La vente de sa musique rapporte combien à l’artiste ?

Qu’est ce que rapporte la vente de sa musique à un artiste ?
Que rapporte la vente de sa musique aujourd’hui ?
Quel volume faut-il atteindre pour en vivre décemment ?
L’économie de la musique enregistrée est-elle suffisamment viable pour les artistes ?
Que peut-on en attendre si l’on n’est pas signé par un label et que la notoriété n’est pas encore au rendez-vous ?
Décryptage sur les réalités et les perspectives …
A l’échelle mondiale, le numérique a compté l’an dernier pour 45% du marché de la musique enregistrée, devant les ventes physiques (39%), et il constitue désormais la première source de chiffre d’affaires dans 19 pays.
Une progression que l’on doit au streaming dont les revenus ont été multipliés par plus de 4 en 5 ans. Il vient même de devenir, au 1er trimestre 2016, la plus grande source de revenus de Warner Music, dépassant ceux des ventes physiques et du téléchargement cumulés.
En France, où le numérique représente 36% du marché, les revenus générés par le streaming – avec 18 milliards de titres écoutés en 2015 sur les plateformes de musique en ligne – ont franchi le cap des 100 millions d’euros.
Considéré par le SNEP (Syndicat National de l’Edition Phonographique) comme « l’avenir et le moteur de la musique enregistrée », le streaming – qui était la grande vedette du Midem – est bel et bien en train de s’imposer comme le modèle dominant.
Mais l’heure n’est pas encore aux réjouissances car l’écoute audio ou vidéo ne génère pas de rémunération jugée suffisante pour les labels et les artistes (la fameuse question du « transfert de la valeur » au profit de quelques opérateurs omnipuissants) et s’il peut représenter des montants globalement conséquents pour les majors et gros catalogues indépendants, il abaisse sensiblement la rémunération des artistes, les plus affectés par la nouvelle donne.
Face à bon nombre d’à priori, voire de fantasmes, tentons d’apporter ici un éclairage sur ce que rapporte concrètement la vente de musique aux artistes selon les vecteurs de diffusion. Précisons qu’il s’agit d’estimations. Il s’agit ici de donner une idée d’échelle, les chiffres indiqués pouvant varier selon les situations contractuelles.
Label or not label ? Il est manifeste qu’un artiste indépendant, non signé, autoproduit, fonctionnant en DIY (Do It Yourself), génère des revenus unitaires nettement supérieurs, qu’il s’agisse de ventes physiques ou de téléchargement. Pour autant, il atteint plus difficilement les mêmes volumes de vente que s’il était signé car il ne bénéficie pas des moyens logistiques, humains, financiers, marketing, promotionnels et commerciaux d’un label. Comme dans tout processus, plus il y a maillons et de compétences à intervenir entre l’artiste et son public, plus les revenus se réduisent en amont car il faut bien rémunérer l’apport de chaque intervenant. On notera toutefois que, selon les premiers chiffres d’une étude Labex ICCA/Telecom Paris Tech/Adami qui sera présentée à la rentrée, les artistes autoproduits sont aujourd’hui majoritaires en France. Ils sont 55% – parmi ceux qui ont eu le choix entre l’autoproduction et la signature avec un label – à avoir préféré s’autoproduire. Un chiffre indicateur de l’évolution des pratiques car ce taux était de 45% en 2007. Mais, s’il peut trouver un intérêt économique à ce choix, n’oublions pas que l’artiste autoproduit doit, non seulement supporter les frais de production de ses enregistrements, mais aussi assurer lui-même financièrement la promotion et le marketing de sa musique.
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